Le sens de la bataille de Gaza, par Pierre-André Taguieff

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Le sens de la bataille de Gaza
Antisionisme radical et nouvelle judéophobie


Entretien d'Aleksandra Rybinska avec Pierre-André Taguieff à paraître dans l'édition du 17-18 janvier 2009 du grand quotidien polonais Rzeczpospolita ("La République"), Varsovie.


La guerre entre Israël et le Hamas a encore donné lieu à des manifestations de sympathie pour la Palestine à travers le monde. « Nous sommes tous des palestiniens » semble être le motto de beaucoup d'intellectuels en Occident.
D'où provient cette sympathie presque aveugle ?


Pierre-André Taguieff :
Ces manifestations, souvent violentes, sont d’abord le fait de barbus et de femmes voilées, donc d’islamistes, accompagnés de divers milieux de la nouvelle extrême gauche, anti-impérialiste et néo-tiersmondiste, dont les deux ennemis absolus sont les États-Unis et Israël. La tendance dominante chez les intellectuels occidentaux est toujours la préférence pour l’extrémisme : la radicalité, qu’elle soit communiste ou islamiste, continue de les séduire.


Où sont passées les voix de la raison ? Pourquoi l'État d’Israël, malgré des efforts de propagande, ne parvient-il pas à trouver un large soutien international, et particulièrement dans les médias étrangers ? On a l'impression que même les intellectuels juifs, dans le New York Times, préfèrent ne pas trop pencher en faveur de l'État juif…


P-A.T.
Israël a longtemps joui d’un capital de sympathie. Or, celui-ci a commencé à se dissiper après les massacres de Sabra et Chatila (été 1982), commis par des milices chrétiennes percevant les Palestiniens comme des envahisseurs et des pillards.

Mais, par une opération de propagande fort bien orchestrée, ces massacres ont été mis au compte du général Sharon, diabolisé par tous les moyens. Jusqu’en 2005, Israël ne s’est guère soucié de son image dans le monde, dont pourtant toutes les enquêtes d’opinion montraient la dégradation.

Dans l’après-Sharon, les tentatives israéliennes pour contrer la propagande propalestinienne se sont heurtées à un mur : le pli avait été pris, les médias s’étaient alignés sur les positions « antisionistes », alimentées par l’idéologie victimaire centrée sur la figure du Palestinien innocent, donc de l’enfant palestinien, érigé en victime maximale. Cette idéologie a été habilement diffusée par les réseaux palestiniens dans le monde entier.

Nombre d’intellectuels juifs étatsuniens et européens, souffrant de la judéophobie ambiante, pensent se faire accepter par un milieu hostile en prenant des positions radicalement anti-iraéliennes, « antisionistes », etc. Ils deviennent ainsi des « Juifs non-juifs », puis des « alterjuifs », pour finir comme des « Juifs antijuifs ». Le cas le plus évidemment pathologique est celui de l’intellectuel américain antisioniste et pro-négationniste Noam Chomsky, applaudi par Oussama Ben Laden et Hugo Chávez.


Parfois il semble même qu’Israël est l'État le plus détesté au monde ?


P-A.T.
Israël incarne l’Occident pour les anti-occidentaux, l’impérialisme pour les anti-impérialistes, les infidèles pour les islamistes, le racisme pour les propalestiniens, … Il cumule les stéréotypes négatifs. Il est perçu comme l’État en trop, qui devrait disparaître pour que les hommes soient délivrés du mal. Ce traitement absolument diabolisateur est réservé en effet à Israël.


On peut observer une haine particulièrement virulente envers l'État d’Israël chez les intellectuels de gauche, en partant de la gauche-caviar jusqu'aux mouvements antimondialistes. En France et ailleurs. La vieille propagande antisioniste de l’URSS fonctionne toujours?


P-A.T.
Le berceau de l’antisionisme radical, qui représente la principale forme contemporaine de la judéophobie (ou, pour employer un mot impropre, de l’« antisémitisme »), est en effet le communisme soviétique qui, de 1948/49 au début des années 1970, a diffusé mondialement la plupart des thèmes d’accusation visant Israël (« fascisme », « impérialisme », « racisme », « colonialisme », etc.).

L’antisionisme d’origine stalinienne a fusionné avec l’antisionisme arabe mis au point dans les années 1950 et 1960 par les réfugiés nazis au Caire (Johann von Leers, ancien adjoint de Goebbels, notamment). Les milieux occidentaux tiers-mondistes ont suivi, et bien entendu toutes les variétés de l’extrême gauche, trotskistes compris.

Nous en sommes toujours là : rien de nouveau n’est apparu dans le discours antisioniste radical.


Pendant longtemps, la gauche a quand même soutenu Israël. C'était lié en partie à l’Holocauste. Ensuite on a pu observer une certaine schizophrénie : la gauche condamnait les attentats terroristes perpétués par les Palestiniens et, en même temps, soutenait la cause palestinienne. Ça a changé. Peut-on dire que la gauche a trahi les Juifs?


P-A.T.
La gauche avait déjà abandonné les Juifs après 1945, lorsqu’elle était sous influence stalinienne. Après la disparition de l’empire soviétique, la gauche s’est trouvée de nouveaux maîtres à penser, des anarcho-trotskistes au sous-commandant Marcos, de Chomsky à José Bové.

Les mouvements anti-mondialisation dits « altermondialistes » ont pris la relève du « génial camarade Staline » et du « Grand Leader » Mao. Diverses combinaisons de positions anticapitalistes radicales, d’antiaméricanisme et d’antisionisme sont apparues dans les années 1990 et 2000.

Une partie de la gauche française, par exemple, la plus engagée dans l’anti-mondialisation, est revenue à ses positions anticapitalistes et antijuives d’avant l’affaire Dreyfus.


Quel intérêt réel a la gauche aujourd'hui à soutenir la cause arabe?


P-A.T.
En Europe, la gauche et surtout l’extrême gauche se sont engagées dans une stratégie de conquête de l’électorat musulman. Ce qui implique beaucoup de complaisance à l’égard des islamistes radicaux comme à l’égard du terrorisme palestinien, toujours excusé au nom de la « juste révolte des humiliés ».

Les leaders de gauche, comme ceux de droite, croient pouvoir ainsi éviter l’Europe soit visé par le terrorisme. Illusion très répandue. En outre, la gauche, comme la droite, est saisie par la hantise d’être privée de pétrole. C’est la composante « réaliste » de son parti pris pro-arabe.


Pourquoi l'Occident accuse-t-il Israël de racisme, d'impérialisme et pas la Chine, la Russie - en tout cas pas dans la même mesure?


P-A.T.
Les pays occidentaux postulent qu’ils peuvent se passer d’Israël, et ils savent qu’ils peuvent impunément condamner Israël à tout propos : les capacités de rétorsion de l’État juif sont limitées. Alors qu’ils ont besoin de commercer avec la Chine ou la Russie, grandes puissances avec lesquelles ils doivent par ailleurs compter sur le plan géopolitique, dans l’espace des relations internationales.


Peut-on dire que nous sommes ici face à une nouvelle forme d'antisémitisme mal dissimulée derrière une aversion affichée contre Israël ? Et si oui, quelles sont les raisons de cet antisémitisme?


P-A.T.
Le mot « antisémitisme » est impropre pour désigner la haine des Juifs idéologiquement organisée. J’ai proposé, depuis la fin des années 1980, de lui substituer le mot « judéophobie », plus approprié. Par le mot « judéophobie », employé comme terme générique, je désigne l’ensemble des formes historiques prises par la haine des Juifs, et plus largement par toutes les passions, croyances et conduites antijuives dont les manifestations furent (et sont) les violences, physiques ou symboliques, subies par le peuple juif.

On oublie trop souvent que le mot « antisémitisme » est de création relativement récente et qu’il est dû à un auteur à la fois antijuif et raciste. En forgeant en 1879 le terme Antisemitismus, l’idéologue raciste de langue allemande Wilhelm Marr voulait clairement distinguer son combat contre les Juifs du vieil antijudaïsme chrétien.

Or, ce terme est doublement mal formé. D’abord parce qu’il semble renvoyer autant aux Juifs qu’aux Arabes alors qu’il ne s’applique, dans ses usages idéologico-politiques, qu’aux Juifs. Ensuite en raison de son usage raciologique du terme « Sémite(s) », en tant que dénomination de l’ennemi collectif à combattre (« anti-sémite », « anti-Sémite »), en référence aux doctrines raciales fondées sur l’opposition « Aryens/Sémites ».

La judéophobie contemporaine ne se réclame pas d’une doctrine raciste, elle ne vise pas « les Sémites », elle appelle à la haine contre les Juifs au nom de la « lutte contre le racisme », donc contre le « sionisme » assimilé à « une forme de racisme ». Il faut donc à la fois réviser nos concepts et redéfinir les termes employés !


Marek Halter m'a dit qu’il était moins honteux de détester les Israéliens que de haïr les Juifs, ça faisait moins penser aux camps de concentration. On les hait tout de même. Pour lui c'est le résultat d'un aveuglement idéologique du côté des bien-pensants occidentaux. Êtes-vous d'accord avec ce constat?


P-A.T.
Je dirais plutôt qu’il n’est pas du tout honteux, mais bien plutôt glorieux, aujourd’hui, de haïr les « sionistes », terme polémique par lequel on renvoie à la fois, d’une façon indistincte, aux Israéliens, aux défenseurs d’Israël (juifs ou non) et aux Juifs (sauf s’ils s’affirment eux-même « antisionistes »).

La haine « antisioniste » est une haine non seulement idéologiquement acceptable, elle est hautement respectable, et chaudement recommandée. C’est là un des mécanismes psychologiques qu’on rencontre dans le « politiquement correct » mondialisé.


Pour beaucoup d'intellectuels soutenir les Palestiniens contre Israël résulte de l'obligation chrétienne de tenir la main aux plus faibles. En tout cas c'est ce qu'ils disent. Les premiers seront les derniers et vice-versa. Mensonge auquel on croit ou réel poids de la tradition chrétienne?


P-A.T.
Rien n’est pire, dans le monde moderne soumis à la sécularisation, que la corruption idéologique d’éléments hérités du christianisme. La propagande palestinienne, par exemple, tend à « christifier » le peuple palestinien, en mettant en avant des enfants, « victimes innocentes » par définition, qu’elle érige en « martyrs ».

Il s’agit d’un christianisme perverti, politisé… Une contrefaçon médiatique du commandement d’amour/charité.


Est-ce que la mauvaise conscience des anciens colonisateurs envers les pays arabes joue aussi un rôle?


P-A.T.
Bien sûr. Dans un premier temps, c’était le ressentiment des ex-colonisateurs qui primait, d’où les explosions de xénophobie anti-immigrés dans les nations qui furent des empires. La mauvaise conscience est venue dans un second temps, portée par le consensus hypermoral qui s’est constitué à la faveur de la mondialisation de ce que j’appellerai la politique ou – mieux - l’impolitique des Droits de l’Homme.

L’idéologie dominante au plan mondial se fonde sur la culpabilité de l’homme blanc, d’origine européenne et de culture chrétienne, accusé de tous les maux de la modernité (industrielle, capitaliste, impérialiste, etc.) dont il fut en effet l’inventeur.


De quelle façon ce nouvel antisémitisme converge-t-il avec l'islamisme?


P-A.T.
L’appel au Jihad contre les Juifs est au centre de l’islamisme radical. C’est la diabolisation des Juifs qui structure la vision islamiste du monde. Il suffit de lire l’opuscule de Sayyid Qutb, Notre combat contre les Juifs (début des années 1950) ou la charte du Hamas (18 août 1988), notamment son article sept.

Prenons un exemple, celui du sermon prononcé par le cheikh Ibrahim Mudeiris, le 13 mai 2005, à la Grande Mosquée de Gaza (retransmis en direct sur la télévision de l’Autorité palestinienne), dans lequel, après avoir rappelé à ses ouailles qu’Israël est un « cancer » et que les Juifs sont un « virus » ressemblant à celui du SIDA, Mudeiris finissait par lancer cette prophétie d’extermination s’inspirant du célèbre hâdith du rocher et de l’arbre : « Le jour viendra où tout sera repris aux Juifs, même les arbres et les pierres qui ont été leurs victimes. Chaque arbre et chaque pierre voudront que les musulmans viennent à bout de tous les Juifs. »


Quel danger comporte cette convergence?


P-A.T.
Celui de mobiliser le monde musulman contre Israël et d’en justifier l’anéantissement, ce qui constitue le programme commun de la dictature islamiste iranienne, du Hamas, du Hezbollah et d’Al-Qaida.


La France est un des pays où on est le plus critique envers Israël. Pourquoi?


P-A.T.
Il faut tenir compte de trois facteurs. Tout d’abord, une grande partie des élites occidentales s’est convertie depuis les années 1980 à la vision d’un nouvel avenir radieux : celui de la société post-nationale, ou de la « démocratie cosmopolite », impliquant la disparition progressive des États-nations, considérés comme de déplorables survivances.

Or, Israël est un État-nation démocratique, caractérisé même par sa démocratie forte. Il incarne l’exception gênante.

Son existence même est perçue comme un scandale. Ensuite, Israël, grande puissance régionale, est jumelé avec les États-Unis, l’hyper-puissance mondiale, pour faire l’objet d’une même dénonciation diabolisante, sur l’air de l’anti-impérialisme. Et l’on sait combien l’anti-américanisme est enraciné en France.

Le populisme misérabiliste ambiant pousse à la haine de la puissance, sur la base d’un amalgame polémique : « puissance = injustice » (comme si les « faibles » étaient nécessairement « justes » !). Enfin, les élites françaises ont intériorisé la position prise par le général de Gaulle en novembre 1967, après la guerre des Six Jours : un anti-israélisme virulent lié à un parti pris pro-arabe. C’est la doctrine du Quai d’Orsay.


David Warszawski a constaté qu'on observait en France la formation d'une nouvelle coalition entre progressistes et islamistes. Le conflit israélo-palestinien a cessé d'être perçu comme la lutte entre deux points de vue entre lesquels il faut trouver un compromis, mais comme la lutte entre le bien (la cause palestinienne) et le mal (la politique impérialiste d'Israël). Est-ce vrai ?


P-A.T.
Cette vision manichéenne va de pair avec la satanisation d’Israël. Un axe islamo-gauchiste est en voie de formation depuis la fin des années 1990. Il est illustré d’une manière frappante par les manifestations propalestiniennes/antisionistes qui ont lieu en France (mais aussi en Italie et en Grande-Bretagne) depuis le début de la deuxième Intifada (octobre 2000).


D'ou vient cette idée qu'Israël est le mal personnifié?


P-A.T.
Elle provient de toute la longue histoire des formes de judéophobie, mais surtout des deux religions-filles que sont le christianisme et l’islam, face à la religion-mère du monothéisme, le judaïsme. Il y a là un héritage contemporain de la construction théologico-religieuse du Juif comme « fils de Satan », rejeton ou incarnation du diable dans l’Histoire.

La diabolisation et la criminalisation du peuple juif sont entrées dans une nouvelle phase avec l’antisionisme radical. Dans ce nouveau régime de judéophobie, les Juifs continuent d’être dénoncés comme des « enfants du diable », mais leurs principaux accusateurs ne se recrutent plus dans le monde chrétien, ils se réclament de l’Islam ou de la Révolution mondiale, ou encore des deux.

Le nouveau foyer de la judéophobie exterminatrice est l’islam révolutionnaire ou l’islamisme radical, secondé par les néo-révolutionnaires qui, ennemis déclarés de l’Occident judéo-chrétien ou « américano-sioniste », se sont ralliés au camp islamiste ou se sont alliés avec lui.


L'antisémitisme monte en France en général. On observe de plus en plus d'attaques contre les Juifs dans les grandes villes, perpétrés par des jeunes de banlieue. Est-ce lié à la question palestinienne ou à d'autres origines ?


P-A.T.
Le parti-pris propalestinien est certainement l’élément moteur des passages à l’acte : les judéophobes violents jouent à l’Intifada contre les Juifs qu’ils rencontrent dans leurs quartiers.

Mais il faut aussi tenir compte de motivations liées à la mauvaise intégration sociale et économique des jeunes issus de l’immigration maghrébine ou africaine, qui manifestent leur ressentiment ou leur jalousie sociale en attaquant des Juifs ou des lieux symboliques juifs.

« Ils ont tout, et nous rien », « Ils sont le pouvoir et l’argent », etc. : dans les entretiens semi-directifs avec des jeunes des banlieues réalisés par des sociologues, des phrases de ce type reviennent souvent, pour justifier la haine qu’ils éprouvent à l’égard des Juifs, fantasmés à la fois comme « riches », « puissants », « racistes » et « méchants » (en ce qu’ils « tuent nos frères palestiniens »).


En quoi l'antisémitisme de gauche et de droite est-il convergent ?


P-A.T.
Les convergences proviennent d’un seul principe : on s’incline prudemment devant le nombre. Et la propagande islamiste exploite le fait qu’il y a environ un milliard trois cent millions de musulmans dans le monde.


Même si Israël gagne la guerre contre le Hamas, il sera donc perdant, car il sera percu d'autant plus comme un État impérialiste, qui a écrasé son petit voisin, qui luttait pour son indépendance?


P-A.T.
C’est en effet le paradoxe tragique que cette intervention militaire, pourtant justifiée, risque d’illustrer. Israël ne pouvait pas laisser plus longtemps bombarder sa population civile, mais, en ripostant militairement, elle prenait le risque de nourrir les passions antijuives dans le monde entier.

Car les médias, privilégiant l’émotion au détriment de l’analyse froide, montrent plus volontiers des images d’enfants palestiniens morts qui provoquent l’indignation ou la compassion, et incitent à la vengeance aveugle. Ils tendent à oublier la véritable nature du Hamas : une organisation de fanatiques et de criminels.


Comment voyez-vous l'avenir d'Israël, de la question juive? Existe-t-il une chance pour la paix au Proche-Orient ?


P-A.T.
C’est au Proche-Orient aujourd’hui que la voie de la paix est la voie la plus étroite. Elle est non seulement improbable, elle est difficilement concevable à partir de projections des virtualités de la situation présente. L’islamisation de la cause palestinienne ne peut que s’étendre et de radicaliser.

Et le refus arabe de reconnaître le droit à l’existence d’Israël demeure (à quelques exceptions près, risquant d’ailleurs d’être provisoires, comme l’Égypte de Moubarak). Mais il y a des miracles dans l’Histoire : des événements d’une très faible probabilité peuvent se produire.


L'attitude envers Israël et les Juifs peut-elle changer et si oui, comment ?


P-A.T.
Seule une prise de conscience de la menace islamiste, comme menace mondiale, peut conduire à une « dédiabolisation » d’Israël. Car les Israéliens sont aux avants-postes du combat contre le vrai fascisme de notre temps : l’islamisme radical, ou jihadiste.

Les nouveaux ennemis des Juifs sont aussi les ennemis de la liberté et du régime qui l’incarne, la démocratie libérale/pluraliste, cette précieuse invention de l’Occident.

Ceux que Norman Podhoretz appelle les « islamofascistes » n’en veulent pas. Responsables de la Quatrième Guerre mondiale, ils ont lancé le Jihad mondial contre les partisans de la liberté en même temps que contre les « judéo-croisés ». Défendre la liberté, c’est aujourd’hui combattre par tous les moyens le camp islamo-révolutionnaire, au Proche-Orient comme en Europe, en Asie comme en Afrique.

Contre les talibans et Al-Qaida en Afghanistan, contre la dictature islamiste à l’iranienne et le Hezbollah libanais, ou contre le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza, le combat est le même.


Pierre-André Taguieff, Directeur de recherche au CNRS, Paris ; Centre de recherches politiques de Sciences Po. Dernier ouvrage paru : La Judéophobie des Modernes. Des Lumières au Jihad mondial, Paris, Éditions Odile Jacob, 2008.

Publié dans Idées

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